A partir de cinq ans d’écart, on dit souvent que les petits sont élevés comme des enfants uniques parce qu’ils ont peu d’activités et de jeux en commun. Cela ne les empêche nullement de développer l’un envers l’autre une véritable affection ! Le plus grand, investi de son statut d’aîné, participe aux soins du tout-petit. Il s’amuse à lui donner le biberon, joue « à la poupée » avec lui, lui parle… A l’unisson de ses parents, il découvre le bébé, s’attache à le voir grandir et se réjouit de ses progrès. A cet âge, l’école n’a plus de secrets pour lui et il s’est constitué un réseau de petits copains. Il est maintenant en mesure de mieux assumer la naissance du second. Quatre ou cinq ans d’écart lui ont permis d’acquérir une bonne autonomie qui ne le mettra pas en concurrence avec le bébé. La compétition, la jalousie existent toujours mais elles sont moins violentes que dans les années de la toute petite enfance.
En revanche, il a vécu seul avec ses parents pendant quelques années : son « territoire » est bien défini et le bébé peut faire figure d’intrus… Celui-ci adore mettre la pagaille dans ses jouets, s’introduit dans sa chambre sans y être invité, le suit partout et n’a de cesse de vouloir l’imiter ! Pour que l’aîné accepte "l’effraction" du cadet dans sa vie, il faut qu’il se soit suffisamment "nourri" de la présence de sa mère et qu’il soit conforté dans sa place au sein de la famille. Entre les deux enfants, les liens seront affectueux et l’aîné développera bien souvent une relation de protection avec le plus jeune. Qui sera béat d’admiration devant tous ses faits et gestes ! Pour les parents, concevoir un autre enfant plusieurs années après le premier, c’est redécouvrir avec un plaisir tout neuf la joie et le bonheur de pouponner. Ils sont maintenant plus disponibles pour s’en occuper et s’émerveillent à chaque instant de ses sourires et de ses progrès. Un bémol peut-être ? Tout ce qu’ils avaient oublié est à recommencer : les couches, les biberons, les petites maladies qui se suivent et les nuits écourtées… Dans les premiers temps, il est souvent difficile de prévoir des activités à quatre. Père et mère doivent se séparer pendant quelques heures : l’un emmène l’aîné au cinéma pendant que l’autre balade le petit en poussette dans les allées des jardins publics. Frustrant ! Avec l'écart d'âge, ce qui compte aussi, dans la relation fraternelle, c'est le caractère de chacun. La rencontre entre deux enfants d'une même famille résulte toujours d'une alchimie particulière où la personnalité de chacun, les bonheurs et les disputes, la rivalité et beaucoup de tendresse se mêlent pour former un lien unique. Le leur