Une femme sur deux ne sait pas bien localiser son périnée. En cours d'examen, si on demande aux patientes de le constracter, certaines non seulement n'y arrivent pas, mais font le contraire: elle poussent. Le périnée est un "hamac" musculaire qui s'accroche en de multiples points du bassin: au pubis, sur le devant, et au niveau des vertèbres sacrées, à l'arrière. C'est sur lui que reposent les organes et les viscères. Mais entre les lattes de ce plancher musculaire se glissent trois "conduits": l'urètre, le vagin et l'anus. Les muscles périnaux qui verrouillent l'anus et l'urètre sont appelés sphincters. Ils permettent, lorsque tout va bien, de garder le contenu du rectum et de la vessie. Mais si le périnée faiblit, on peut souffrir d'incontinences urinaires lorsqu'on fait un petit effort, ou même d'émissions de gaz incontrôlées, et un peu plus tard, de prolapsus (ou descendre d'organes).
Trois façons de prendre conscience de son périnée
*Pour une première fois, il peut être utile de partir à la découverte de ce muscle avec l'aide de son médecin. Devant lui(ou elle), en position gynécologique, il suffira de serrer l'anus. Attention à ne pas mobiliser au même moment les muscles fessiers, qui n'ont rien à voire avec le périnée.
*Pour s'exercer, on peut essayer le "stop-pipi" qui consiste à arrêter le jet d'urine vers la fin de la miction lorsque la vessie est vide. La zone qui se contracte à ce moment-là, c'est justement le périnée. Mais le "stop-pipi" n'est toutefois pas un exercice de rééducation. Il peut permettre de localiser le bon muscle mais, à la longue, il entraîne un défaut de synchronisation de la vessie et du sphincter lors de la miction.
*Vous pouvez également vous installer au sol, face à un miroir. En contractant le périnée, vous voyez très nettement que toute la zone génitale est comme "aspirée" à l'intérieur du corps.
1/ Pourquoi l'incontinence urinaire est-elle si fréquente au cours de la grossesse et après l'accouchement?:
Les organes de la partie basse de l'abdomen, la vessie, l'urètre, l'utérus et le rectum, sont soutenus en suspension et solidement amarrés dans l'abdomen par plusieurs paires de ligaments. En bas, entre le pubis et le coccyx, ils sont soutenus par une sorte de hamac constitué de muscles, les releveurs de l'anus. Ces derniers forment le périnée. Sous l'effet des hormone de la grossesse, les ligaments comme les muscles se relâchent. Ils ont alors tendance à s'affaiser vers le bas, ce qui augmente la pression sur la vessie. Ce phénomène est considérablement aggravé par la prise de poids et la position du bassin basculé vers l'avant. Lors de l'accouchement, le passage de la tête du bébé augmente la distension des ligaments et du périnée et, parfois, abîme les sphincters, véritables "robinets" de la vessie.
2/ Pourquoi les fuites surviennent-elles au cours d'un effort?:
L'urine produite par les 2 reins est stockée dans la vessie, puis évacuée par l'urète. Cette vidange est sous le contrôle d'une vanne de sécurité, un sphincter, qui s'ouvre pour laisser passer l'urine ou se ferme pour la retenir. Lors d'un effort ou d'un éclat de rire, si la poussée exercée par les muscles abdominaux n'est pas compensée par le périnée, la pression exercée sur la vessie augmente brutalement. Si les sphincters sont distendus ou abîmés, cette pression est supérieure à la force de retenue, d'où les fuites.
3/ Quelles sont les femmes sur ce plan après un accouchement?:
Ce sont celles qui présentaient une incontinence urinaire au cours de leur grossesse et n'ont pas bénéficié d'une rééducation d'emblée. Autres accouchées à risque: celle qui ont pris plus de 15 kg pendant leur grossesse, celles qui ont un gros bébé, celles âgées de plus de 38 ans.
4/ Quand doit-on évaluer son périnée après l'accouchement?:
A l'occasion de la visite du postpartum, c'est-à-dire 6 semaines après l'accouchement, le gynécologue doit absolument tester l'état du périnée de la jeune mère. L'examen n'est pas douloureux. La patiente est allongée sur la table d'examen en position gynécologique. Le médecin utilise des gants enduits de lubrifiant. Il introduit 2 doigts dans le vagin et demande à la patiente de bien serrer, exactement comme pour retenir une envie d'uriner.
5/ Les grossesses et la ménopause sont-elles les seuls facteurs de risque d'incontinence urinaire?:
Certainement pas. La pratique de nombreux sports expose à ce genre de problèmes. Chez les sportives de haut niveau montre que 20 à 25% d'entre elles ont des fuites urinaires lors d'un effort, alors que 2% seulement ont eu un enfant. Autres facteur: la constipation chronique. Une femme qui en souffre est autant exposée à l'incontinence que celle qui a eu 2 enfants. Dernière source de risque: l'obésité.