La diversification

*Ne cuisez pas les légumes dans des casseroles en cuivre(détruise la vitamine C)
*Ne faites pas tremper les légumes trop longtemps: cela élimine les vitamines
*Pour conserver les vitamines, faites cuire fruits et légumes dans leur peau: ne l'ôtez qu'au moment de préparer la purée
*Pour épaissir les bouillons, ajoutez une cuillerée de crème de céréales ou de fromage blanc, de yaourt ou de purée de pommes de terre en paillettes
*Pour liquéfir une purée, ajoutez une cuillerée d'eau de cuisson des légumes
*Pour sucrer une compote, ajoutez un peu de jus de fruits ou une cuillerée de miel
*Dans le réfrigérateur, ne placez pas aliments crus et cuits côte à côte
*Bannissez les nappes: bébé se fera un plaisir de tirer dessus dès qu'il saura se déplacer
*Préparez toujours un peu trop d'un plat sans sauce (vinade, poisson, riz). Congelez le reste dans un papier plissé de présentation de pâtisserie ou simplement dans un moule tapissé de papier sulfurisé, recouvert d'un film transparent
*Utilisez des moules à glaçons pour congeler les purées de légumes. Au moment de préparer le repas, décongelez le nombre de glaçons désirés
*Ne conservez pas d'aliments congelés pour bébé plus d'un mois. Inscrivez la date de congélation sur le sachet
*Lorsque bébé passera à l'alimentation solide, n'oubliez pas que celle-ci donne soif: pensez à lui donner plus souvent à boire
*Ne salez pas les plats de bébé, même s'ils vous paraissent fades
*Méfiez-vous du four à micro-ondes: les aliments réchauffés peuvent être tièdes en surface et brûlants à l'intérieur.
*N'oubliez pas de tester la température d'un biberon réchauffé en le secouant et en versant quelques gouttes sur votre main.
*Utilisez de très grandes serviettes
*Si l'appétit lui fait défaut, mettez toutes sortes de petits aliments dans une boîte (petits cubes de gruyère, tranches de fruits, petites pâtes, etc).
*Quand vous commencerez à poser la nourriture directement sur le plateau de la chaise haute, recouvrez-le de film alimentaire étirable: la surface restera parfaitement saine
*Refroidissez rapidement une purée ou un plat trop chaud en y ajoutant un glaçon.Retirez-le une fois la bonne température obtenue
*Pour couper finement du jambon, à défaut de mixeur, utilisez des ciseaux. Et pour que ceux-ci demeurent toujours parfaitment propres, mettez-les au lave-vaisselle après chaque usage
*Ne proposez pas plus d'une nouveauté par jour.
*Fini le ramassage des jouets autour de la chaise de bébé. Attachez ses jouets préférés avec de la ficelle tout autour de la chaise.
*Avant de passer à table, apprenez-lui à se laver les mains en les passant sous l'eau en même temps que lui
*S'il refuse les laitages, essayez le yaourt liquide
*Lorsqu'il apprend à boire, ne versez qu'un tout petit peu de liquide dans son verre
*Il a du mal à déjeuner: essayez les mini-parquets de céréales, qui permettent de changer de variété chaque jour
*Pensez aussi aux mini-bricks de lait aromatisé, et aux petits pots fruits-céréales
*Donnez-lui le moins de sucreries possible. Remplacez un bonbon par un pruneau ou une poignée de raisins sec
*Quitte à donner un bonbon, faite-le plutôt à la fin qu'entre les repas
*Ne lui donnez pas l'habitude du ketchup, du coca-cola, des sodas sucrées
*Pour sa sécurité, ne laissez jamais un enfant courir ou jouer avec de la nourriture dans la bouche: il pourrait s'étrangler
*Lavez-lui les mains avant de l'installer à table
*Ne lui donnez rien d'autre que de l'eau à chaque repas
*Gardez le jus de fruit ou autre pour le matin ou le goûter

A 3 mois
Cinq biberons de lait (ou tétées), soit 5 repas de 160g (donnés toutes les 3-4 heures). C’est aussi l’âge où on peut donner la première farine sans gluten ; on commence en général par 1c à café, mais suivez l’avis du pédiatre. Le biberon avec de la farine sera préparé avec le lait habituel de l’enfant (si vous lui donnez de la farine, ajoutez-la au biberon du soir = il se réveillera moins tôt).

A 4 mois
Quatre biberons de lait, un biberon de lait + légume, soit 5 repas de 180g. C’est aussi l’introduction progressive des légumes que l’on donne au repas du milieu de journée. Il s’agit de légumes que vous aurez préparés que l’on mixés et légèrement salés, ou de légume provenant de petits pots ou surgelés. . Pratiquement tous les légumes peuvent lui être donnés. Les favoris sont les carottes, les courgettes et les haricots verts. En revanche, attendez encore un peu pour les pommes de terre, difficile à digérer, les épinards, laxatifs et le céleri qui a parfois un goût un peu trop prononcé. Au début, une, puis 2c à café, en augmentent jusqu’à 50g puis 100g de légume (c’est-à-dire jusqu’à 3-4c à soupe ou un petit pot). A mesure que vous augmenterez la quantité de légume, vous diminuerez celle du lait.
Le programme de la journée est la suivante :
1er repas et 2er repas : biberon de lait
3er repas : biberon de lait + légumes
4er repas : biberon de lait
dernier repas : biberon de lait avec 1-2c à café d’une farine sans gluten

A 5 mois
Deux biberons de lait ; une purée (+ œuf, poisson ou viande) et un dessert ; une soupe de légume et un dessert ; soit 4 repas de 200g environ. Le passage à 4 repas dépend du bébé. Puis l’enfant commence à manger à la cuillère. Essayez avec une purée de légume pendant 1-2 jour, mais si votre enfant refuse la cuillère, n’insistez pas, vous ferez un nouvel essai quelques jours plus tard. Maintenant, le bébé peut manger de l’œuf mélangé à sa purée, mais seulement le jaune, cuit dur, finement écrasé, et par petites quantités. On peut donner au début ½ c à café ; 8 jours plus tard, 1c à café ; au bout d’un mois 2c à café, cela 2 fois par semaine. On commence aussi à donner au bébé 2 fois par semaine de la viande (bœuf, poulet ou agneau) finement hachée et passée au mixer., à raison d’une ou 2c à café 2 fois par semaine. Et on donne également du jambon, débarrassé du gras et passé au mixer, qui remplace la viande de temps en temps (en même quantités). On peut ajouter à la purée une petite noisette de beurre ou un peu de crème fraîche. Vers 5 mois, le poisson fait son apparition (10g de poisson non gras), 1-2 fois par semaine, mélangé à la purée de légume comme la viande ou l’œuf. Voilà pour le repas principal du midi. Le bébé a aussi droit à un dessert, à midi et le soir (1/2 banane écrasée, poché ou cuite au four ou 50g de pomme râpée ou une purée de fruits ou un petit pot ou ½ yaourt nature). Quant à la farine, on peut en ajouter un peu au biberon du matin et non plus le soir, car le dernier repas se compose d’une soupe de légumes et d’un dessert.
Le schéma de la journée est donc le suivant :
Le matin : biberon de lait (avec ou sans farine)
A midi : purée de légume + œuf, viande ou poisson + un dessert
Au goûter : lait
Le soir : soupe de légumes + un dessert

6 mois
Deux biberons de lait ; une purée + viande (œuf ou poisson) + un dessert, un potage aux légumes + un dessert, soit 4 repas de 225g environ. Le schéma de la journée reste sensiblement le même, mais les quantités augmentent un peu. L’enfant mange environ 225g à chaque repas au lieu de 200, en particulier 10-15g d’aliments fournissant des protéines (viande, œufs ou poisson) au lieu de 10. La moitié d’un petit-suisse à alterner avec le yaourt. Le soir, le potage aux légumes passés est épaissi (de Floraline ou de tapioca ou de semoule), et vous pouvez y ajouter 1-2 c à café de gruyère râpé. Enfin vous pouvez commencer les compotes (abricots, pruneaux, etc). A partir de 6 mois, on utilise le lait deuxième âge, ou lait de suite (on peut commencer à utiliser du lait de vache pour préparer la purée). Si vous donnez à votre bébé des farines, variez les plus possible, le choix est grand
Programme de la journée :
Matin : 1 biberon de lait avec ou sans farine
A midi : une purée + œuf, poisson (ou viande ou jambon), et un ½ yaourt ou ½ petit suisse
Au goûter : 1 biberon de lait
Le soir : soupe de légumes, purée de fruits en petits pots ou une compote maison (pommes, abricots, pruneaux, etc). Le bébé peut commencer à boire à la timbale ou à la tasse. Proposez-lui de l’eau plate.

A 7 mois
Le biscuit ou la biscotte qu’on écrase dans le lait de 4 heures et le croûton de pain sur lequel l’enfant se fait les dents. Autre nouveauté : le roquefort ou le camembert finement écrasés. Le schéma des 4 repas reste le même, sauf qu’on peut donner mainteant 20-25g d’aliments apportant des protéines, augmenter les quantités de légumes.

A 8 mois
Le veau, qu’on peut mélangés à la purée de légumes. Le riz bien cuit donné avec du beurre ou du gruyère râpé au repas de midi pour accompagner la viande ou, sous forme d’entremets, le soir comme dessert ; les petites pâtes, seules ou dans le potage. Comme dessert, du fromage blanc maigre.
Le programme de la journée :
Matin : lait
Mid : purée de légumes + viande (bœuf, agneau, veau, jambon), œuf ou poisson, un yaourt, un petit-suisse, ou du fromage blanc maigre
Au goûter : biberon de lait accompagné d’un biscuit
Le soir : une soupe épaissie (avec Floraline ou tapioca ou biscotte écrasée), et un peu de gruyère râpé et un dessert (soit fruit ou yaourt). Et lors des repas, pensez à proposer de l’au au bébé.

A 9 mois
Les quantités et les aliments sont les mêmes qu’à 8 mois, mais alors que jusqu’à maintenant, on mélangeait tout au mixer, ce qui donnait une cuisine un peu fade et monotone, on commence à séparer les aliments les uns des autres, pour que peu à peu, les bébés s’habitue à des goûts et à la consistances différentes. Commencez par faire dans l’assiette des petits tas séparés : d’un côtés la viande, de l’autre les légumes verts, dans la troisième un peu de purée de pommes de terre

A 11-12 mois
L’enfant a toujours ses 4 repas de 225g environ. Il commence à pouvoir mastiquer. Mais comme pour la cuillère, il est conseillé d’agir progressivement : au lieu de donner les pommes de terre en purée, écrasez-les à la fourchette, d’abord finement, puis en morceaux plus grands. Essayez aussi un petit morceau de banane, ou de camembert, c’est-à-dire un aliment qui fond ; la viande en morceaux, ce sera pour plus tard. Le petit-déjeuner : vous pouvez proposer au bébé des céréales (flocons d’avoine, corn-flaskes, etc), mélangées à du lait. L’œuf entier :pour commencer, incorporé à un dessert (flan ou œuf au lait), puis poché ou à la coque. La confiture et le miel, qui, accompagnés d’un biscuit, sont donnés à 4 heures, ou comme dessert. Autre nouveauté : les fruits crus, en morceaux (pomme, poire).

A 15 mois
Nouveauté : la viande coupée en petits morceaux. L’enfant est toujours à 4 repas de 225g se composant ainsi :
Matin : lait + céréales
Midi : une purée de légumes ou riz ou petites pâtes + 1 œuf ou 50g de viande ou du poisson + un fruit cru
A 4 heure : une tasse de lait + 1 biscuit avec du miel ou de la confiture
Le soir : un potage + un dessert (exemple : un flan ou un yaourt).

A 18 mois
La quantité totale de nourriture augmente un peu, mais elle ne se divise plus en 4 repas à peu près égaux : maintenant, l’enfant prend un vrai petit déjeuner le matin et, à 4 heures, juste un goûter.
Voici les 4 repas de l’enfant :
Matin : un bol de lait avec du cacao, et des tartines de confiture ou de miel ou du lait avec des céréales
Midi : un hors-d’-œuvre (tomate pelée et épépinée ou betterave en salade ou carotte râpées) + un plat garni de viande coupée normalement + légumes (par réduits en purée) + un fromage (brie, roquefort, port-salut, etc) + un dessert (fruit cru)
Au goûter : une tasse de lait ou un yaourt + un biscuit
Le soir : un potage + des pâtes ou du riz ou de la semoule + un dessert et, 2 fois semaine, le plat du milieu peut être un œuf (à la coque ou poché ou en omelette).

A 2 ans
Il refuse couramment la purée de pommes de terre ou le poisson bouilli (trop fade). Il aime les cornichons, les crevettes, le saucisson et il est ravi qu’on lui donne un bon bifteck-frites. Accompagnez-le d’une salade verte accommodée à l’huile d’olive (ou citron) et du sel. Au lieu de donner le poisson poché, faites-le griller et ajoutez du beurre fondu avec du persil et citron. Variez les fromages. Le choix est grand : à 2 ans, un enfant peut manger pratiquement de tout.

Entre 3 et 6 ans
Le chocolat :
A la différence des bonbons, le chocolat possède des qualités nutritionnelles : il apporte à l’organisme potassium, magnésium, phosphore et un peu de calcium quand il est au lait.
Bonbons, chocolat et dessert
: Quoi que l’on dise, le sucre est utile à notre organisme. Il libère immédiatement une énergie qui permet un effort rapide. Pourquoi ajouter du sucre à un petit-suisse ou à une banane écrasée ? Mieux vaut le remplacer par un peu de chocolat ou un biscuit à la fin du repas , tout comme il est préférable de lui donner une tranche de pain accompagné de chocolat à une banane « coupe-faim » trop sucrée. Il est nécessaire d’apprendre à l’enfant que manger du sucre est permis mais pas n’importe quand ni n’importe comment. Aussi, pour lui éviter les grignotages sucrés à 11 heures, proposez-lui un petit déjeuner copieux. En cas de petit creux, pensez aux fruits et au fromage. Le miel peut être consommer avec du yaourt ou dans du lait. Quant aux fruits secs, raisins, dattes, bananes ou ananas déshydratés, ils remplacent bien les bonbons, car ils apportent de l’énergie sous la forme de calcium et magnésium. Dernier principe : à table, faites-lui boire de l’eau pure, sans adjonction de sirop, et limitez les boissons sucrées.
Idées de goûter
Les sucrées : pain + beurre + sucre vanillé ou cannelle/ pain + beurre + pommes en lamelles + cannelle/ pain + chocolat cuit au four (baguette dont on a enlevé la mie)/pain + petit-suisse + sucre vanillé
Les salées : pain + fromage ½ sel + tomate cerise + ciboulette/pain + chèvre (au four)/pain + beurre(un peu) + gruyère râpé/pain + jambon + gruyère.
A partir de pain d’épice tartiné : beurre aromatisé aux raisins secs (ou aux noisettes) ou crème chantilly en bombe ou confiture abricot (ou d’orange) ou chocolat fondu encore tiède
Equilibre et variété pour bien manger :
Le midi : se compose d’une entrée de crudités avec un peu d’huile, d’un plat principal : viande ou poisson ou œuf cuit sans graisse, des légumes ou féculents, d’un produit laitier, et d’un dessert à base de fruit, mais aussi du pain et de l’eau plate.
Le dîner : doit être léger pour ne pas perturber le sommeil. Le dîner compote : une entrée de crudités ou un potage de légumes ou féculents enrichis d’un peu de fromage ou d’un œuf, un produit laitier, un dessert aux fruits, pain et une eau plate.
Il faut proposer à l’enfant toutes les semaines, en ne dépassant pas 10-15g par année d’âge, jusqu’à 7ans :
*Des légumes et fruits = fruits frais crus : 10 fois/ fruits cuits : 4 fois/ légumes crus (crudités) : 5 fois/ légumes cuits : 7 fois
*Des féculents = riz : 7 fois/ pâtes : 2 fois/ pommes de terre : 2 fois/ légumes secs : 2 fois/ pain : 1 fois au cours des 4 repas
*Du beurre frais cru = 7 fois mais au petit-déjeuner (sur la semaine)
*De l’huile = à raison d’1c à café tous les jours
*Du lait = au moins 500ml tous les jours ou en équivalence

Du biberon à la cuillère





Vers une alimentation plus solide...
Autour de six mois et parfois plus tôt si bébé rejette, votre pédiatre vous conseillera d'ajouter quelques cuillères de céréales dans le biberon de Bébé.

Sans gluten, diastasées pour prévenir toute réaction allergique les premiers temps, elles seront rapidement aromatisées : vanille, chocolat ou légumes (pour le soir et/ou le midi). C'est une bonne chose que bébé découvre de nouveaux goûts, et une nouvelle consistance, en douceur, là encore.

Passer du biberon à la cuillère
Même si le lait doit rester l'aliment de base de Bébé (jusqu'à six mois), un beau jour, vers six-sept mois, vous aurez envie d'essayer le premier vrai repas de Bébé : à la cuillère !

Dans un premier temps, vous pouvez confectionner des bouillies avec de la semoule de riz ou de blé par exemple, du tapioca (salées ou sucrées). Proposez ce nouveau type de repas à l'occasion du déjeuner du samedi, vous serez plus détendue qu'un soir de la semaine si Bébé ne comprend pas trop et badigeonne son transat de bouillie, en prenant la cuillère pour une catapulte...

Techniquement, vous installez la petite puce dans son siège, vous lui mettez un joli bavoir plastifié autour du cou, et vous lui tendez sa première cuillerée de bouillie. Deux réactions possibles : "je ne veux pas de ce nouveau truc" ou "oui, oui, délicieux", la première étant la plus fréquente, parce que Bébé est captivé par la cuillère et voudrait bien jouer avec, ou que cette bouillie l'étonne un peu...

Patience, patience, un temps d'adaptation est nécessaire : ne bloquez pas la situation, vous retenterez l'expérience demain ou un autre jour.

Vous pouvez aussi proposer une compote après le biberon, comme premier aliment plus solide ; voyez également ce que vous conseille votre pédiatre.

Diversification alimentaire

Il est plus facile de prendre de bonnes habitudes que d'en changer…



Fini le lolo, c'est l'heure des “z'haricots” ! La formule sonne bien mais, si c'était si simple, ça se saurait ! Et les mamans ne se retrouveraient pas, comme c'est souvent le cas, dans une panique totale quand il s'agit de passer d'une alimentation 100% lactée à la diversification alimentaire ! Puisque c'est justement quand on en fait toute une affaire que s'accumulent les galères, voici de quoi éduquer le goût de Pitchoun en l'incitant à découvrir couleurs, odeurs, et textures différentes, le tout avec une bonne dose de souplesse afin de mettre toutes les chances de son côté pour l'aider à bien grandir.

Quand faut-il se lancer ?
En théorie, et principalement pour contrer les risques d'allergies alimentaires, la majorité des pédiatres (il subsiste encore des différences de discours entre l'ancienne et la nouvelle école) tient aujourd'hui ce langage : “du lait, et rien que du lait, jusqu'à 6 mois”. Seulement voilà… Pour peu que l'allaitement au sein ou au bib' se passe mal, que les grands-parents s'offusquent parce que Boubou n'a toujours pas goûté à la purée de carottes (du jardin !) ou que la voisine ait donné de la compote de pommes a sa fille de 4 mois, les jeunes mamans ont tôt fait d'anticiper le sevrage de leur petit, optant pour 500 ml/jour (minimum !) de lait (maternel ou “de suite” exclusivement !) + quelques cuillérées de purées de légumes et/ou de fruits. Un changement qui, même s'il est opéré de manière modérée et progressive, n'est pas sans conséquences…

Diversification alimentaire...

Une bonne diversification pour une bonne croissance...


Une phase d’apprentissage fondamentale
Contrairement à ce que pensent de nombreuses mamans, les nouveaux aliments introduits dans le cadre de la diversification alimentaire ne compensent pas le lait.

Ses apports nutritionnels changent
À cette période, l'organisme des petits gloutons enregistre une baisse des graisses (ils boivent moins de lait) alors que le taux de protéines et de glucides (sucres) augmente (s'ajoutent à celles des biberons du soir et du matin celles des nouveaux aliments). Ainsi, si les possibles carences en fer et acides gras essentiels (avec risques d'anémie, de retard de développement) sont généralement comblées par les apports du lait maternel ou lait de suite (2e âge), le nouveau “régime” de Bébé est souvent la cause d'une surcharge en protéines favorisant plus tard l'obésité. En revanche, les graisses (l'équivalent d'une noisette de beurre et d'une cuillérée d'huile végétale par jour) sont indispensables. Autrement dit : jamais, jamais de produits allégés pour Bébé !

Son système immunitaire est mis à l'épreuve
Quelques grammes de banane écrasée et c'est la fête !... sauf si Bébé développe une spectaculaire urticaire et que, en contact avec ce nouvel aliment, son organisme a réagi et développé une allergie (le teint rose des bout'choux est d'ailleurs toujours un peu brouillé au moment de la diversification). Voilà pourquoi il vaut mieux attendre les 6 mois révolus de Pitchoun pour porter à ses lèvres la première cuillère de compote. Jusqu'à 1 an, on supprime les aliments les plus allergisants (petits pois, céleri, fruits exotiques, œuf, poisson, fruits de mer, moutarde, épices…), on élimine totalement l'arachide et on évite à tout prix noisettes, amandes et autres fruits à coque ! Et pensez à bien faire cuire fruits et légumes avant de les réduire en purée, cela les rend moins allergisants (ex : une banane se déguste pochée, pas crue !).

Ses acquisitions motrices se multiplient
Pas moyen de faire avaler un quelconque aliment solide à Bébé avant 4 mois ? C'est normal ! Sa motricité buccolinguale (langue et bouche) lui permet seulement de sucer et de déglutir, d'avaler automatiquement. D'ailleurs, sa langue repousse vers l'extérieur n'importe quel petit morceau, solide ou pâteux : il le rechache. Ce n'est que vers 4/5 mois qu'il perdra ce réflexe pour garder le morceau, puis l'avaler. Et seulement entre 7 et 9 mois qu'il pourra le mastiquer. Il développera ainsi, et en même temps, les muscles des joues, des lèvres et du pharynx et apprendra du même coup... à se moucher comme un grand !
À savoir enfin : bonne croissance de ses mâchoires = moins d'otites et de troubles orthodontiques !
Autre acquisition importante, ses capacités de préhension s'affinent : la nature est si bien faite que, pile on lui offrira ses premières compotes, pile il parviendra à manier sa cuillère et à boire son petit bib' d'eau tout seul !

Diversification alimentaire...

Patience : le maître mot d'une diversification réussie...


Diversifier, oui mais pas n’importe comment…
Maître mot d'une diversification réussie : la patience. Pitchoun a toute la vie pour découvrir de nouvelles saveurs ! Ne brusquez pas les choses sous prétexte de lui faire découvrir avant les autres le goût du kiwi. On l'a déjà dit : gare aux risques d'allergies. Procédez plutôt par étapes en introduisant très progressivement de nouveaux aliments.

Du lait et encore du lait !
500 ml/jour de lait maternel ou de lait de suite : voilà la ration que Bébé doit absorber quotidiennement. Il se passionne pour la petite cuillère et boude la nourriture liquide ? Les petits suisses fabriqués avec du lait de suite (rayon frais des grandes surfaces) feront l'affaire !

Féculents : possibles, mais pas indispensables
Sous forme de farines, les céréales sont souvent proposées lorsque Boubou continue de vous réveiller la nuit passé le cap des 3 mois : progressivement de 1 à 3 cuillérées à café de céréales sans gluten, non sucrées et diastasées, c'est-à-dire prédigérées (1er âge à 3 mois, 2e âge après 4 mois) et sans dépasser 8 cuillérées rases/jour... Risque d'embonpoint ! En revanche, pour lier une purée de haricots verts, rien ne vous empêche d'utiliser un peu de pomme de terre, puis de la farine de riz ou du tapioca. Une fois la mastication au point, les petits apprécient aussi les pâtes “alphabet”, un croûton de pain ou un biscuit sans œuf. Mais évitez les légumes secs avant 2 ans : les gaz qu'ils provoquent sont assez désagréables !

Sel qui peut !

Attention ! Légumes, fruits, viandes…, renferment plus de sel que le lait. Saler les aliments de Bébé revient donc à bien trop augmenter la dose de sel qu'il est capable d'ingérer : ses reins risquent de ne plus suivre !

Fruits et légumes : cuits et un seul à la fois !
Riches en glucides, sels minéraux, oligo-éléments, vitamines, anti-oxydants, fibres, ils constituent la base de l'alimentation non lactée.Mais pour une action régulatrice du transit, mieux vaut les cuire ! Les crudités irritent le côlon et transmettent des parasites si elles sont mal lavées. Et pour réduire le risque d'allergie, faire goûter à Boubou un légume à la fois, c'est bien : en cas de réaction cutanée ou de troubles digestifs, il sera plus facile de trouver le responsable. Les mamans ont le choix entre les fruits et légumes frais (on les lave à grande eau, sans les faire tremper sinon, adieu les vitamines !), surgelés (congelés après la récolte, leur taux en vitamines est totalement préservé), en petits pots “spécial nourrisson” (goût légèrement modifié mais teneurs réduites en saccharose et pesticides pour les fruits, en sel et nitrates pour les légumes) à présenter parfaitement mixés à l'heure des premières découvertes. Gare aux bébés “cracheurs” qui réexpédient tout en sens inverse au moindre grumeau ! Et pour une meilleure onctuosité, un peu de lait infantile (mais pas de lait de vache !) ou d'eau peu minéralisée pour nourrisson (Volvic, Valvert…) mélangé aux carottes moulinées, c'est parfait : les gourmands applaudissent ces purées “améliorées” !

Doucement avec les protéines animales !
S'il y a dans votre famille une longue lignée d'allergiques, votre pédiatre vous conseillera sûrement d'attendre que Bébé fête son premier anniversaire pour lui faire découvrir œuf et poisson. Préférez donc la viande (maigre, rôtie ou grillée, et cuite à point pour éviter la transmission d'éventuels parasites), en très petites quantités : au début, une c. à café, une fois par jour et mélangée à la purée suffit. Et ajoutez à ce mélange une mini-noisette de beurre : la vitamine A, c'est top pour la croissance et la vision de Pitchoun. Mais surtout pas de graisses cuites ou de friture : elles n'ont aucun intérêt nutritionnel et rendraient ses menus hyper indigestes !

De l'eau comme boisson principale
Bébé étant naturellement attiré par le goût du sucré, lui donner trop de jus de fruits ou d'eau sucrée ne lui apporte rien, bien au contraire ! Vous risqueriez d'en faire un futur “accro” des sodas !

En pratique, ça se passe comment ?
La plupart des mamans conservent les biberons du matin et du soir (2 x 250 ml), le repas de midi et le goûter étant progressivement remplacés par les fruits et légumes à la cuillère. Puis Bébé mettra quelques semaines pour passer d'une bouillie lisse à une purée à grumeaux…

Tout doux avec la cuillère !
Installez votre petit gourmand sur vos genoux, le dos calé au creux de votre bras. Prenez un peu de compote ou de purée (ultra-tiède !) dans une petite cuillère (si possible en plastique souple, c'est moins froid que le métal), puis glissez-la doucement entre ses lèvres (sans lui enfoncer au fond le bouche, il aurait un haut le cœur !). Inutile de lui proposer son repas à la cuillère s'il a très faim, il ne fera aucun effort pour manger ainsi et préfèrera engloutir son lolo d'une traite. Testez plutôt notre ruse de sioux : donnez-lui la moitié de son bib' (il sera “à moitié” calé) puis complétez par quelques grammes de compote ! Et dans tous les cas, allez-y “tout doux” au départ, ne vous braquez pas si ça coince… Vous verrez, à 8 mois au plus tard, Bébé sera passé à 4 repas par jour, 2 bib' à téter et 2 vrais repas à la cuillère.

À la crèche, on prévient les allergies alimentaires !

Si votre p'tit loup est en collectivité et qu'il risque une allergie ou présente un eczéma, une gêne respiratoire…, sachez que, pour lui, on commencera la diversification alimentaire à partir de ses 6 mois, par des légumes introduits chacun de façon isolée. Il goûtera la viande à 8 mois et ce n'est qu'à partir de 2 ans qu'on lui autorisera l'œuf, le poisson, le fromage fondu ou râpé. Les fruits exotiques ou les oléagineux sont exclus avant ses 3 ans. En outre, et c'est une bonne chose, les directrices incitent souvent les parents à la prudence avec les biscuits industriels et les petits pots : une lecture attentive de la liste des ingrédients sur les étiquettes s'impose !


Les morceaux ? Surtout pas maintenant !
Des consistances lisses et archi-lisses, voilà ce qu'il faut à votre petit gourmand. Insistons encore sur ce point : la maturité de sa déglutition n'est pas encore au point et il vous faudra attendre ses 8/10 mois pour lui proposer quelques grumeaux dans sa purée. En attendant, dès l'apparition de ses premières incisives et toujours sous votre surveillance, donnez-lui à mâchouiller un petit bout de pain dur ou un boudoir de temps en temps. Il prendra l'habitude de malaxer la croûte dans sa bouche, puis de l'avaler, le plus naturellement du monde…

Un dernier conseil pour négocier cette étape en douceur… Le repas sera d'autant plus agréable pour lui si vous le rendez festif. Vous êtes tendue à l'idée de lui présenter petite cuillère + légumes pour la première fois ? Cachez votre angoisse derrière votre plus joli sourire et parlez-lui de la saveur délicieuse des carottes qu'il va goûter. Et ne lui donnez pas sa purée à même le petit pot, servez-lui plutôt son repas dans une jolie assiette avec, pourquoi pas, la tête d'un gros lapinou qui apparaît au fur et à mesure que Bébé mange… Quelle surprise à chaque repas !