A froid, l'idée de lever la main sur votre enfant récalcitrant nous rend malade. Dans le feu de l'action, la fessée tombe, parce qu'on est tout simplement à bout de patience et d'arguments. La fessée ne devrait jamais être une solution d'urgence pour résoudre la tension de l'enfant. Une tape qui arrête net la crise ou dit "stop" ç la transgression est parfois préférable aux paroles blessantes qui nous échappent. Il doit être mis en face de sa responsabilité dans cette affaire: "Tu n'as pas été sage ce matin, j'ai été obligée de te donner une fessée. Ca ne serait pas arriver si tu n'avais écoutée. Ce que tu as fait m'a fâchée, mais c'est fini maintenant, je t'aime très fort. Bonne nuit". Les parents considèrent la fessée comme un moyen privilégié de discipline. Ils ne voient pas à quel point un régime permanent de fessées peut être inefficace et nuisible aux relations familiales. Si c'est la seule forme d'attention qu'ils reçoivent, ils se conduiront mal dans le seul but de se faire remarquer. Ils risquent même de mélanger la jouissance et la douleur et penseront que l'amour se traduit par des coups. La fessée= empêche le développement de leur sens moral. Inconvénient majeur de la fessée: elle constitue tout bonnement un modèle de violence. Les enfants grandissant par imitation, il est totalement paradoxal de leur demander de ne pas se battre dans la cours de récréation alors qu'on a soi-même la main leste. Jusqu'à 5-6 ans: les enfants exprime leur colère par des coups de pieds, des tapes et des claques. A nous de leur apprendre à remplacer les coups par des mots. A nous de leur enseigner le respect en les traitant bien. Chaque fois, que nous donnons une fessée à l'enfant, nous lui apprenons malgré nous, à nous haïr, à nous redouter, à nous fuir, etc. Les coups engendrent les coups, la colère, le désir de vengeance.Punir par une tape ou une fessée ne sert qu’à calmer les nerfs des parents. Mieux vaut dans ce cas, au moment de la désobéissance, affirmer son désaccord d’un « non » appuyé. Le ton suffit, même si cet enfant est en pleine période d’opposition. Frapper un enfant est le résultat d’un échec éducatif et personnel mais c’est aussi une atteinte au respect du corps de l’enfant. Toutes les punitions de nature corporelle sont à bannir : la fessée ou la gifle doivent être considérées comme une atteinte au corps de l’enfant, comme une humiliation. La fessée est plus souvent l’expression de la panique qu’un acte d’autorité efficace. Même si la fessée l’a emporté sur le dialogue, il est bon que ce dernier s’instaure, une fois l’orage passer. Pourquoi ne pas vous excuser et vous expliquer dés que le calme est revenu (excuser = n’est pas pardonner). Profitez-en pour réaffirmer les limites à ne pas dépasser et expliquer pourquoi leur transgression a provoqué votre sanction. Eduquer un enfant, c’est l’informer sur les conséquences anticipées de son acte.
Quelques repères
* De 0 à 1 an
Donner une tape à un enfant la première année de sa vie est inacceptable: il ne comprend ni le sens des interdits, ni le sens de la fessée. Les petites vivent cela comme une violence purement gratuite
*De 1 à 5 ans
A partir d'un an révolu, au moment où l'enfant se met à marcher, à parler et à devenir propre, il est temps de poser des limites. Même tout petits, les enfants sont capables de comprendre que leurs actes ont des conséquences et que c'est à cause de ces conséquences qu'on est puni
*Vers 15-18 mois
On peut donc leur donner une petite tape sur la main ou sur la fesse quand ils transgressent les interdits. La fessée déculottée, en revanche, est à proscrire absolument.
*A partir de 5 ans
Tolérée à titre exceptionnel pour un enfant de moins de 5-6 ans, la fessée est vraiment hors de propos au-delà. Il est préférable, à cet âge, de donner des punitions. Quant aux gifles, aussi vexantes et humiliantes pour l'enfant que les propos dévalorisants, elles sont franchement à éviter.
Mer 20 Sep - 14:38