toux et orl

Les infections hivernales





L'arrivée de l’hiver constitue une véritable source de joie pour bon nombre d’enfants, qui imaginent déjà la montagne de cadeaux que le Père Noël déposera à leur attention, au pied du sapin décoré…

Mais l’hiver, dans l’esprit de tous les parents, rime surtout avec rhumes, rhino-pharyngites, bronchites et otites à répétition… un programme nettement moins enthousiasmant !

Faut-il pour autant baisser les bras et attendre que cela passe tout seul ? Surtout pas ! Des complications pourraient survenir et entraîner des troubles parfois très sérieux… Mais il n’est pas forcément utile non plus de se ruer chez le pédiatre au premier petit nez qui coule !

L’avis du Docteur Cohen-Solal :
"Il n’y a encore que quelques années, je constatais que la plupart des enfants étaient atteints par les infections dites de l’hiver dès le 1er novembre, et jusqu’au 15 mai. Maintenant, ils les contractent du 1er septembre au 31 juillet ! […] Si le froid est certainement l’un des facteurs déclenchants de ce type d’infections, il est loin d’être le seul. D’autres sont tout aussi actifs. La fatigue, par exemple, due au changement de saison ainsi qu’à la rentrée en crèche qui, même si elle s’est bien passée, a tout de même modifié le rythme de vie de Bébé. Enfin, il y a le fort pouvoir contagieux de toutes ces infections. "


" Il a pris un coup de froid "
Cette expression, que l’on utilise volontiers dès qu’un petit rhume apparaît, tendrait à prouver que seule la rigueur de l’hiver est responsable ce petit nez qui coule.

C’est faux, bien sûr, mais pourtant pas dénué d’un certain bon sens : en effet, les virus, qui sont en grande partie responsables des infections ORL, se propagent bien plus facilement à basse température.

Présents mais inactivés en temps normal dans l’organisme de Bébé, ils peuvent se " réveiller " en cas de refroidissement et provoquer une infection si le terrain leur est favorable (fatigue, mauvaises défenses immunitaires, etc).

C’est alors au tour des parents d’avoir un " coup de chaud " !

Soulager Bébé




Pour ne pas rester impuissante face aux maladies de l'hiver...

Pas d’automédication…
Même si votre bambin est abonné aux rhinos, angines ou otites, ne prenez pas le risque de réutiliser sans avis médical n’importe quel médicament, même s’ils ont été précédemment prescrits pour traiter ces mêmes maladies. Se substituer au pédiatre serait bien trop dangereux !

…mais quelques astuces pour soulager Bébé !
En revanche, n’hésitez pas une seule minute pour essayer de faire tomber la fièvre, soulager une gorge irritée ou déboucher un nez… Mais n’oubliez pas, avant d’enfiler votre blouse blanche, de demander conseil à votre pharmacien.

Maladies O.R.L.




A savoir :
"Oto-Rhino-Laryngologie" (ORL) désigne les maladies des oreilles, du nez et de la gorge.

Un écoulement nasal…

fluide : simple rhume ou rhninopharyngite

épais, jaunâtre : attention ! risque de surinfection microbienne (otite, bronchite, angine)

La toux sous toutes ses formes…

La toux grasse
Cette forme de toux est bénéfique puisque Bébé l’utilise pour " nettoyer " ses bronches des mucosités qui se sont accumulées à la suite d’une infection (une bronchite, le plus souvent).

La toux rauque
Signe quasi certain d’un début de trachéite ou de laryngite. Soyez très vigilant sur l’évolution de cette maladie.

La toux qui siffle
Elle dénote une bronchiolite, infection épidémique hivernale très répandue et d’autant plus alarmante que l’enfant est petit. La répétition de bronchiolites doit faire suspecter l’asthme.

Les végétations





Otites, angines et bronchites à répétition…
Et si c'était les végétations ? Les végétations, c'est quoi exactement ?
Imaginez une " petite éponge " bien calée au sommet et à l'arrière des fosses nasales…

Son rôle : piéger toute la journée les microbes et impuretés qui s'aventurent dans les voies respiratoires de Bébé… et stimuler les défenses de l'organisme en cas d'infection.

Sa taille : variable selon les enfants, sans incidence d'ailleurs ni sur son efficacité, ni sur le risque qu'elle devienne un jour cause de complications.

Son évolution : en place à la naissance, " poussant " jusqu'à l'âge de 18 mois environ, s'atrophiant et disparaissant vers 10 ans.

Mais un jour, le piège s'emballe…
Trop sollicitées pour lutter contre des rhinites chroniques, les végétations retournent leur veste et attaquent à leur tour l'organisme…

Deux conséquences :

Ecoulement de trop de pus vers la trachée (risque de bronchites) et vers les amygdales (risque d'angines).

Inflammation des tissus proches, à commencer par ceux des trompes d'Eustache, entraînant - et c'est la conséquence la plus grave - des otites à répétition.

Faut-il opérer à tous les coups ?
Il y a une quinzaine d'années, l'ablation des végétations était très répandue. Ce qui n'allait pas sans quelques risques, notamment celui de diminuer la résistance de Bébé aux infections ORL. Depuis, cette pratique a chuté de 70% grâce aux traitements par immuno-stimulants.

Aujourd'hui, avant de pratiquer un acte chirurgical, le pédiatre va tout mettre en œuvre pour renforcer les défenses de Bébé : moins d'infections veut dire végétations moins sollicitées, donc qui ne dégénèrent pas…

Il n'en reste pas moins quelques cas extrêmes où l'ablation est nécessaire : otites séro-muqueuses résistantes aux traitements, otites aiguës purulentes, angines ou bronchites à répétition, etc. Seul votre pédiatre peut alors déterminer s'il faut ou non intervenir, et dans quel délai.

Visite chez l'ORL puis opération…

A savoir

On opère rarement un bébé avant 18 mois. S'il est plus jeune, les végétations peuvent encore pousser…

Choisissez avec soin la date de l'opération : après l'ablation, vous devrez faire garder votre enfant 8 jours loin de toute collectivité afin qu'aucune infection n'atteigne les tissus en cours de cicatrisation.


Ultime examen avant de décider de l'intervention : la fibroscopie

Rassurez-vous - et surtout, rassurez Bébé ! Cette manipulation est aussi impressionnante qu'indolore, d'autant qu'une petite anesthésie locale est au menu.

La fibre optique que le spécialiste introduit dans les fosses nasales en filme les moindres détails anatomiques et les retransmet sur un moniteur.

Avec cette technique, aucune hésitation : votre médecin pourra " voir " l'état des végétations et se prononcer immédiatement sur la nécessité et l'urgence de l'intervention.

L'opération ne dure qu'une trentaine de minutes et s'effectue sous anesthésie totale (mais " légère ") et Bébé pourra quitter la clinique ou l'hôpital après une seule demi-journée.
Une douleur irritante va le gêner quelques temps,
puis tout rentrera dans l'ordre !

Bébé sera-t-il plus fragile sans ses végétations ?

En principe oui, mais… l'important est qu'il ne soit plus sujet à des infections permanentes, qu'il retrouve le sommeil et l'appétit.

Sans compter qu'un traitement de fond prescrit par le pédiatre viendra par la suite rééquilibrer définitivement la balance.