les antibiotiques

Utiles, mais quand ?

Les antibiotiques éliminent les infections bactériennes des poumons, des oreilles, de la peau, de l'appareil urinaire, de la gorge et des os.

Malheureusement, ils provoquent parfois des effets indésirables, des diarrhées le plus souvent. En cas de nausées ou d'éruptions cutanées, il peut s'agir d'une allergie. Sans cesser de vous-même le traitement, consultez rapidement le pédiatre.

Contrairement à ce que l'on peut croire, les antibiotiques ne guérissent pas toutes les maladies infectieuses : ils sont impuissants contre les virus - rhumes, bronchiolite, rougeole, varicelle, oreillons, etc - mais en revanche très efficaces contre les bactéries (la scarlatine par exemple, due au microbe streptocoque A).

En grec, " antibiotique " signifie " contre la vie "…

Sous-entendu la vie des bactéries, pas la vôtre ! Et encore, seulement contre celle des bactéries néfastes à notre santé.
C'est pourquoi il n'existe pas un mais plusieurs dizaines d'antibiotiques qui n'agissent pas tous de la même manière :

Les antibiotiques à large spectre, dont la substance est capable de combattre un grand nombre de bactéries différentes.

Les antibiotiques à spectre étroit qui, "ciblés", attaquent une bactérie précise. Aussi, ne donnez jamais à votre enfant un antibiotique prescrit pour une maladie précédente. Rien ne dit qu'il conviendra cette fois-ci, et il pourrait même s'avérer très dangereux.

Quelques précautions




L'antibiotique, un médicament parfaitement bien ciblé…
Seul le médecin décidera d'un traitement antibiotique en fonction de la maladie, jugée sur les symptômes, et adapté aux germes en cause. La durée et la posologie du traitement sont précisément déterminés par le médecin.

Ainsi, ne pas terminer un traitement antibiotique peut entraîner une rechute avec des germes plus résistants et donc la nécessité de prolonger le traitement. C'est pourquoi il est essentiel de bien suivre la prescription médicale…

...mais les versions " pédiatriques " sont parfois oubliées
Beaucoup d'antibiotiques n'ont pas encore été étudiés pour les enfants. Certains médicaments pour adultes, dont l'intérêt majeur est aussi reconnu pour les enfants, peuvent être prescrits aux petits, sous la responsabilité du médecin.

Mais une forme spécifiquement étudiée pour enfants assure le maximum de sécurité et un traitement dans les meilleures conditions.

A savoir

L'antibiotique comporte alors une mention AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) pédiatrique.

Faites notre test !




"Les antibiotiques fatiguent Bébé "
FAUX. Ne vous trompez pas de coupable ! Si votre bout d'chou paraît " lessivé ", il le doit davantage aux infections pour lesquelles il a été soigné qu'aux traitements en eux-mêmes.

" Mon Bébé est assez fort pour se défendre tout seul contre l'attaque des microbes. "
NI VRAI NI FAUX ! Tout dépend de son âge : ses défenses immunitaires vont se forger peu à peu, au contact des microbes.

" Leur effet est d'autant plus rapide que Bébé les prend à jeun "
FAUX. Leur action est sensible à partir du troisième jour de traitement. Au contraire, donnez-les lui au cours du repas pour éviter douleurs abdominales et vomissements.

" Ma fille a une rhinopharyngite, mon pédiatre ne devrait pas lui prescrire des antibiotiques. "
VRAI ET FAUX. L'antibiotique est effectivement inefficace puisqu'il s'agit d'un virus. Mais, en pratique, le pédiatre peut être amené à en prescrire pour éviter une complication ultérieure. En effet, sur les muqueuses respiratoires en particulier, toute infection virale a tendance à se surinfecter.

" Les microbes résistent de plus en plus aux antibiotiques "
VRAI, lorsque les infections viennent de bactéries qui se sont déjà bagarrées contre des antibiotiques, que le traitement a été mal ciblé ou arrêté trop tôt. A la crèche, les germes que les petits se passent les uns aux autres proviennent chaque fois d'un enfant lui même traité aux antibiotiques. La résistance des bactéries augmente alors de cas en cas.

" Mieux vaut donner de faibles doses. "
FAUX. Surtout pas ! Au lieu de tuer les bactéries, cela ne ferait que les " blinder " contre ce remède sans faire cesser l'évolution de la maladie.

" L'antibiotique fait tomber la fièvre "
VRAI, mais ce n'est que par ricochet. Bébé a de la fièvre car son organisme est en train de lutter contre l'infection. Comme l'antibiotique tue les bactéries, la fièvre tombe. Durant les premiers jours du traitement, avant que l'antibiotique ait fait effet, ce sont les médicaments anti-fièvre (paracétamol, aspirine) qu'il faut utiliser.

" A force d'en prendre, Bébé peut devenir allergique aux antibiotiques. "
POSSIBLE. Mais seulement à l'un ou quelques uns des antibiotiques prescrits. Heureusement pas à tous ceux qui existent !

" Dès que Bébé va mieux,je peux arrêter son traitement. "
SURTOUT PAS ! Disparition des symptômes ne signifie pas guérison totale. Alors, conformez-vous aux indications du médecin.

"L'ordonnance indique trois fois par jour… Je peux donner la même dose en deux fois. "
SURTOUT PAS ! La prescription du médecin tient compte du temps d'élimination du médicament et du temps qu'il met à faire son effet. Alors, pas d'improvisation ! Prévenez plutôt votre pédiatre qu'il vous sera difficile d'administrer le remède à midi, il trouvera certainement une solution !

" Un traitement homéopathique peut très bien remplacer un antibiotique. "
FAUX. Ces deux méthodes de soin sont plutôt complémentaires puisqu'elles agissent différemment : l'un dans l'urgence, lorsque Bébé est malade. L'autre, préventivement et en traitement de fond.

" Le flacon d'antibiotique se conserve au réfrigérateur. "
VRAI. Dès que la poudre est mélangée à l'eau, et pas plus de 8 à 10 jours (regardez la notice).

Quand il est trop tôt pour soigner…

" Après avoir ausculté mon Bébé qui était fiévreux, le pédiatre a prescrit des anti-fièvre. Pas de gouttes dans les oreilles, pas d'antibiotiques, rien. Il m'a juste dit de revenir deux jours plus tard ! "
Virginie D., maman de Corentin, 13 mois C'est un bon réflexe de se rendre chez le pédiatre dès les premiers signes. Mais lorsque l'infection n'est pas nettement déclarée, ne vous étonnez pas si le médecin ne prescrit pas un antibiotique ou tout autre traitement au hasard !

Seule chose à faire pour l'instant, faire tomber la fièvre pour éviter le risque de convulsions en attendant que la maladie se déclare " pour de bon ". Là, ne vous en faites pas, votre pédiatre trouvera immédiatement un remède adapté.

Pour ou contre ?

Doit-on en avoir peur ?
Certains parents ne jurent que par eux et se méfient des médecins qui n'en prescrivent pas. D'autres, au contraire, ne veulent plus en entendre parler. Il y en a même qui y reviennent après les avoir boudés. .. De toute façon, donner des médicaments à un enfant ou non, c'est aussi un dilemme pour les médecins.

L'avis du Docteur Cohen-Solal : un risque plus global qu'individuel
" Il n'est pas indifférent de semer dans la nature chaque année des milliers de tonnes d'antibiotiques. Il est probable que cela va modifier les relations entre les microbes et les autres micro-organismes. On va assister à de plus en plus d'infections à champignons, à virus, par exemple. Mais c'est un risque global, pour l'ensemble d'une population. Pour un individu, les avantages sont considérablement supérieurs aux inconvénients. Il y a quarante ans, les nourrissons mouraient de toxicose, de septicémie, de méningite. "

Des millions de vie sauvées en 70 ans.

La peste a disparu en Europe, on soigne désormais la tuberculose, les rhumatismes articulaires aigus sont devenus rares.

Grâce à qui ? Devinez ! Un grand merci donc au médecin britannique Sir Alexander Fleming d'avoir découvert, en 1928, qu'une moisissure nommée pénicillium empêchait les cultures de bactéries de proliférer. La fameuse pénicilline était née, qui allait devenir un véritable médicament dans les années

Comment les éviter ?




Pour être rassurés, nous avons besoin de savoir que nous pouvons compter sur les antibiotiques. Pour que cela reste vrai longtemps, il nous faut apprendre à considérer ces médicaments comme un trésor rare à économiser, et non comme une denrée de consommation courante.

Aussi, si le recours aux antibiotiques constitue parfois le seul moyen de soigner Bébé, ces quelques dispositions pourront vous aider à les utiliser le moins souvent possible :

Pour renforcer ses défenses immunitaires, donnez-lui du fer.

Demandez un traitement immunostimulant à votre pédiatre.

Pensez aux oligo-éléments, à base de manganèse et de cuivre.

Pourquoi ne pas essayer l'homéopathie ?

Faites la chasse aux allergènes : plumes et poussières irritent les voies respiratoires et les rendent donc plus sensibles aux infections.

Evitez la pollution… et la première, c'est bien sûr la cigarette des parents !

N'oubliez pas la vitamine D, qui remplace le soleil, dont on manque tellement en hiver.

Vérifiez que les vaccinations de Bébé sont bien à jour.