Si l’expérience de la séparation est profondément structurante, il ne faut pour autant en sous-estimer, le caractère éprouvant. Ce n’est pas parce que bébé dort quand nous nous éclipsons qu’il ne se rend compte de rien, au contraire. A son réveil, l’incompréhension risque d’être totale. Si rien n’est dit, le tout-petit se croit abandonné. Ses parents constituent pour lui un point de repère vital, essentiel. Derrière toute séparation se profite le sentiment aigu de la perte. Même quand bébé a compris que ses parents reviendront, l’expérience reste douloureux. Si à 18 mois, votre enfant pleure de rage lorsque vous le laissez, c’est avant tout parce qu’il redoute de perdre votre amour et la sécurité qui s’y attache. Bébé n’a besoin que d’une seule chose : que vous lui disiez que vous l’aimez ce que votre amour est indéfectible. Répéter fréquemment à son bébé qu’on l’aime pour toujours, mais il aussi mille et une manière de le faire et qui n’a rien du gâtisme. De même, il est important de lui dire très clairement, avant chaque départ, qu’on viendra le rechercher. Il faut toujours garder présent à l’esprit qu’un bébé n’a pas la même perception du temps que nous. Se sachant en sécurité, votre bébé pourra alors, non seulement vous quitter, mais aussi s’ouvrir aux relations avec d’autres adultes et d’enfants. La séparation, c’est tout simplement la vie qui va de l’avant.
De la naissance à 3 mois: L’heure du coucher ou la fin de la tétée apprennent très tôt au bébé que la vie est faites d’une succession d’éloignements et de retrouvailles. Progressivement, il intègre cette expérience complexe : dormir, ce n’est pas être abandonné. Perdre le sein de maman, ce n’est pas perdre maman toute entière. Et pourtant, votre bébé a encore du mal à se faire de vous une image globale. Du coup, il doit produire un intense effort psychique au moment des retrouvailles afin de recoller tous les morceaux.
*Parlez-lui : avant 3 mois, bébé proteste rarement au moment où vous le quittez. Aussi, dès la naissance expliquez-lui en quelques mots rassurants les séparations passés où à venir. Même si, il ne comprend pas, bébé perçoit très bien l’intervention exprimée par les discours des adultes.
*Laissez-lui un souvenir de vous : le tee-shirt ou un foulard imprégné de l’odeur maternelle est un doudou qui a fait ses preuves
*Combien de temps peut-on le confier ? Dans l’idéal, il est préférable de limiter les séparations à quelques heures seulement, durant les 3 premiers mois.
De 3 à 8 mois: Votre enfant peut cependant donner sa confiance à d’autres que vous. Il est capable de différencier les visages connus et inconnus, et même, vers l’âge de 6 mois, de mémoriser un visage vu 2 semaines auparavant. Il adore les conversations en tête-à-tête avec vous. Il le découvre avec enchantement : les signaux qu’il envoie (un cri, une grimace, un sourire, votre main qu’il agrippe, etc) peuvent être suivis d’effet.
*Anticipez : Profitez de la semaine d’adaptation proposée par les structures d’accueil pour l’habituer au rythme qu’il aura lorsque vous retravaillerez, par exemple, en le levant un peu plus tôt chaque matin. Ainsi le jour J, vous éviterez d’arriver avec un enfant mal réveillé, grognon, qui aura seulement bu la moitié de son biberon pour la simple raison qu’il avait faim à cette heure-là.
*Privilégiez l’échange : Prévoyez une marge de sécurité de 10 minutes le matin pour pouvoir discuter avec l’auxilliaire de puériculture ou la nourrice. Certaines assistantes maternelles acceptent, au moins le 1er mois, de noter ses heures de sommeil et de biberons. On peut aussi convenir avec elles d’un rendez-vous téléphonique quotidien. De leur côté, de nombreuses crèches vous transmettront des fiches de rythme.
*Donnez-lui des repère : Si vous partagez une nourrice en garde alternée, pensez à laisser dans l’autre maison queques uns de ses jouets.
*Soignez les retrouvailles : Le soir, laissez-lui le temps de vous réapprivoiser mutuellement. Asseyez-vous à côté de lui, prenez de ses nouvelles mais ne vous précipitez pas pour l’étouffer de baisers : il pourrait en déduire que la crèche est un endroit dangereux, pour que vous soyez à ce point pressée de l’en retirer.
*Combien de temps peut-on le confier ? En dehors de son mode de garde habituel, une demi-heure ou une journée ou un week-end chez une personne qui lui est familière.
De 8 à 12 mois: A 8 mois, c’est l’étape classique de la peur de l’étranger. Du jour au lendemain, certains bébés se mettent à hurler face à un visage inconnu. Votre bébé qui a compris qu’il était une personne distincte de vous est en train d’apprendre à hiéarchiser ses préférences. Un bébé de 10 mois, se tourne immédiatement vers le visage le plus familier. Et si les deux parents sont présents, c’est le visage maternel qu’il recherché en premiers. Au cours de cette période, votre enfant fait aussi une découverte décisive: pour la premier fois, il devient capable de s'éloigner de vous volontairement. A quatre pattes ou en se tenant aux meubles, il découvre le pouvoir d'autonomie que lui donne sa mobilité.
*Ne le mettez pas devant le fait accopli: Il déteste subir des changements. Si quelqu'un d'autre doit le récupérer le soir, si votre voisine vient le garder, si des cousins s'annoncent pour le week end, prévenez-le.
*Jouet à cache-cache: Votre enfant sait désormais qu'un objet caché continue à exister hors de sa vue. Profitez-en pour jouer avec lui à toutes sortes de jeux où l'on se cache.
*Combien de temps peut-on le confier? Vers 8-9 mois, er parfois au-delà la période n'est guère propice aux séparations. Certains bébé supportent bien d'être éloignée de maman 1-2 jour, même à 9 mois.
De 1 à 3 ans: Même s'il ne dit que quelques mots, votre enfant comprend de mieux en mieux les raisons de votre absence. Cette capacité qui lui permet d'accéder au langage: quoi de plus symbolique qu'un mot, ce son qui parle d'un objet absent. Votre enfant sait que si vous prenez votre sac, l'heure de la séparation approche. Il apprend également à apprivoiser sa peur de l'étranger.
*Restez ferme: Il se met à piquer des colères quand vous partez. C'est de son âge: il est en train de comprendre qu'il ne peut pas vous posséder complètement. Vous trouvez dur de le quitter alors qu'il pleure. Rassurez-vous, ces pleurs le sont pas inutiles puisqu'ils lui permettent de vider son chagrin. Cela ne doit pas vous empêcher de rester attentive aux vrais sigles de détresse.
*Confiez-lui un album photo: Vers 18 mois, il sera heureux de montrer du doigt son papa, sa maman, son chat, etc.
*Evaluez son seuil de tolérance: Après 1 an ou plus de maternage vous éprouvez peut-être le besoin légitime de vous échapper pour souffler seule ou en couple. Sachez toutefois moduler vos absences en fonction de son seuil de tolérance.
*Faites-lui confiance: A l'inverse, si vous n'avez pas encore pu ou voulu vous séparer de lui: vos parents habitent loin, les baby-sitter trop cher, le temps est venu de lui proposer d'aller à la halte-garderie. Même pour une demi-journée, cela lui fera du bien et à vous aussi.
*Combien de temps peut-on le confier?: Jusqu'à 1 semaine à condition que ce soit chez une personne aimée et connue.
De 3 à 5 ans: A 3 ans, votre enfant parle de mieux en mieux, il est propre le jour et surtout, il entre à l'école. Il vit à cent à l'heure et peut passer en quelques minutes d'un grand désespoir à une joie intense. Il aime de plus en plus jouer avec les autres. C'est l'âge des premières grandes amitiés et aussi celui où il découvre le plaisir d'être invité chez des copains.
*Acceptez son inquiétude: Le jour de la rentrée, il s'accroche à vous, dites-lui que vous comprenez sa tristesse, que vous avez ressenti la même chose à son âge, mais qu'il peut être certain de vous retrouvez à l'heure de midi ou 16h30.
*Ne brûlez pas les étapes: Ne lui demander pas à la sortie de l'école, comment s'est passer la journée. Attendez, un peu, au retour de la maison que ça soit plus calme.
*Incitez-le à s'exprimer: Si votre enfant part dormir chez un copain, préparez son sac avec lui, en lui expliquant que, chez l'autre mamann les choses seront sans doute un peu différentes. Demandez-lui comment il imagine la soirée.
*Combien de temps peut-on le confier?: A vous de sentir ce dont votre enfant est capable, en fonction de son caractére (plutôt indépendant ou attaché à ses habitudes), des circonstances familiales (la naissance d'un 2ème enfant n'est pas le meilleur moment pour l'éloignement prolongée), mais aussi du degré de proximité de la personne à qui vous le confiez: une grand-mère ou une marraine, etc.
NB: L'enfant, aura plus facile à vous quitter, si il sent que vous n'avez pas peur de le laissez chez quelqu'un d'autres ou à l'école. Si il sent que vous le laissez dans un endroit sûre et sans danger pour lui et que vous avez confiance en vous et en lui.
Une adaptation progressive (exemple): Au cours de la première semaine, parents et enfants se familiarisent ensemble et peu à peu avec la crèche.
Lundi: Prise de contact avec le personnel et découverte des lieux pendant deux heures environ.
Mardi: Première séparation d'une heure. Votre enfant reste seul à la crèche pour s'acclimater et faire connaissance avec ses camarades.
Mercredi: Cette fois-ci, séparation de deux heures. Vous réapparaissez pour le déjeuner mais vous ne mangez pas ensemble : votre tout-petit prend son déjeuner avec les autres enfants et vous avec le personnel.
Jeudi: Vous déposez votre enfant le matin à 10 heures et vous revenez le chercher après la sieste, vers 15 heures.
Vendredi: C'est parti pour une petite journée : cette fois-ci, vous récupérez votre enfant vers 16 heures après le goûter.