En avant, marche

Tous les enfants ne passent pas par les mêmes étapes, et surtout, chacun progresse à son rythme. Ainsi, certains rampent avant de marcher, d'autres font leurs premiers pas vers 10 mois sous le regard incrédule de leur entourage. D'autres encore se lancent seulement vers 17-18 mois alors que tout le monde piétine d'impatience. Autour de 1 an, l'intérêt de votre enfant se focalise tellement sur cette acquisition qu'il en oublie de progresser dans d'autres domaines. Il ne régresse pas mais fait des pauses pour le langage, l'habilité manuelle... Alors s'il prend son temps pour se lancer, pas de panique : c'est que sa priorité du moment n'est pas de marcher. Marcher, c’est pourtant tout simple. C’est inscrit dans nos gènes. Chaque enfant naît bipède, programmé pour avancer sur ses deux pieds. C’est pourquoi, depuis sa naissance jusqu’à ses premiers pas, toute l’énergie et tous ses efforts d’un bébé sont orientés vers le ciel. Chaque acquisition motrice est une étape vers la position debout. Pour se redresser, le tout-petit à ce qu’on appelle la loi cephalo-caudale. Il se muscle de haut en bas. Il commence par tenir la tête, puis, à plat ventre, redresse le haut de son dos et ensuite, assis, se muscle le bas du dos. Physiologiquement, il est presque prêt. Mais marcher est une combinaison complexe de mouvements et cela nécessite une maturité neurologique que l’enfant n’acquiert qu’à la fin de sa première année. Son insatiable curiosité le pousse à aller explorer la maison bien avant de savoir marcher. Alors il se met à quatre pattes. Certains sautent l’étape du quatre pattes et se mettent directement debout. Le déplacement à quatre pattes est très utile. Il permet au bébé d’exercer les muscles fléchisseurs de ses cuisses et de parfaire sa musculature dorsale sur quatre points d’appui, sans que la pesanteur écrase son squelette. Si un bébé ne se met pas debout, c’est que ses muscles érecteurs et ses articulations ne sont pas assez solides pour supporter le poids de son corps. Si on l’y force, le cartilage des pieds peut s’affaisser. Mieux vaut ne pas brûler les étapes. Dès qu’il se dresse sur ses deux pieds, ses muscles lombaires se creusent et un légère cambrure apparaît au bas de son dos : ça y est, votre enfant prend la posture du bipède. Le voilà donc prêt pour la marche. Entre 9-11 mois, bébé va, en effet, surtout s’appliquer à solidifier sa position debout. Peu à peu, il apprend à se lever sans se hisser avec les bras, mais simplement en prenant appui sur le mur. Debout, il lâche une main pour tenter d’attraper tout ce qui se trouve à sa portée. Parfois, il se lâche complètement, histoire de tester son équilibre. Il tient quelques secondes, et retombe assis sur sa couche, prêt à tenter à nouveau l’expérience. Après plusieurs semaines de travail acharné, bébé s’apprête à ses premiers pas. Il a fait ses trois premiers pas sous les hourras des spectateurs en liesse, il a vraiment droit à vos applaudissements enthousiastes, à vos compliments les plus chaleureux. Mais ne criez pas victoire trop tôt, inutile d’appeler la famille pour annoncer qu’il sait marcher. Car il est possible qu’après une telle prouesse, votre bébé s’accorde une petite pause. Désormais, tout va se jouer dans a tête. Il préfère parfois revenir à quatre pattes. Ce qui est en jeu dépasse le simple fait de marcher. L’enfant n’est pas encore sûr de vouloir devenir autonome. Cela ne l’intéresse plus, pour le moment. Il va traverser une petite phase de régression avant de se lancer vraiment. Et puis, à chaque chute, il regarde ses parents : s’ils affichent une mine affligée, il hésitera à recommencer. S’il restent souriants, donc encourageants, il se lancera avec plus d’assurance la prochaine fois. Quoi qu’il en soit, certains préfèrent garder leur menotte dans la main de papa ou maman encore quelques semaines alors qu’ils savent déjà marcher. Faites confiance à votre enfant, il écoute la petite musique de son développement personnel. Certains enfant préfèrent apprendre à parler plutôt qu’à marcher. L’essentiel, c’est de respecter leur évolution. Néanmoins, si votre bébé ne marche toujours pas à 18 mois, n’hésitez pas à en parler à votre pédiatre. S’il progresse régulièrement dans ses acquisitions, bien qu’il soit un peu en retard sur ce plan, le médecin saura vous rassurer. En revanche, si tous ses progrès semblent stoppés net, il faudra en rechercher la cause. Heureusement, dans l’immense majorité des cas, la patience finit par payer.

Le développement de la marche
A 12 semaines : bébé tient bien sa tête
A 20 semaines : il commence à s’appuyer sur ses jambes
A 24 semaines : il s’y appuie bien
A 30 semaines : debout, il tend ses jambes par jeu
A 36 semaines : il tient debout en appui contre un meuble ou tenu par les mains. Il marche à 4 pattes, ce qui l’entraîne à la coordination entre membres inférieurs et membres supérieurs
A 40 semaines : il se lève en s’aidant d’un support
A 48 semaines : il marche le long des meubles en déplaçant latéralement les pieds
A 1 an : il avance tenu par une main et pourra mettre de longues semaines à se lâcher. L’enfant à la recherche de son équilibre lève les pieds beaucoup plus haut. Il avance, coudes fléchis en bras en abduction. Il mettra entre 10 et 15 jours à trouver le juste équilibre. Il lui faudra encore un peu de patience pour tourner dans les portes sans tomber ou pour tenir en équilibre sur un pied, le temps de taper l’autre dans un ballon.

Comment le stimuler? Si vous vous impatientez, vous pouvez le stimuler un peu. - Tenez ses mains en lui faisant face, non pour lever ses bras en l’air, ce qui perturbe son sens de l’équilibre, mais pour le guider. - Donnez-lui un chariot à pousser, idéal s’il a encore besoin d’un soutien. - Facilitez-lui la tâche en enlevant tous les objets (jouets, fil de téléphone...) qui pourraient entraver la bonne marche des opérations, le décourager ou de le blesser. - En cas de chutes répétées, ne vous précipitez pas sur lui sauf, bien sûr, s’il s’est fait mal. Evitez les « attention, tu vas tomber ». L’acquisition de la confiance en soi, qui permet de bien progresser, dépend beaucoup des réactions de l’entourage.

Bien choisir ses chaussures: Pour l'aider à trouver son équilibre, ne le chaussez pas tout de suite. Les chaussures ne deviennent indispensables que si votre enfant se déplace réellement tout seul. En effet, les petits os situés au niveau de la cheville doivent disposer d'une certaine mobilité pour lui permettre de se maintenir debout. Et pour que votre enfant se sente tout de suite à l'aise dans ses chaussures, suivez quelques règles simples. - Achetez-les lui bien à sa taille. Trop petites, elles risquent de comprimer ses orteils et, trop grandes, de laisser « nager » le pied. - Chaussez-le une bonne partie de la journée.- N'utilisez jamais celles d'un grand frère ou d'un cousin. - Au début, s'il a tendance à se déplacer sur la pointe des pieds, laissez-le pieds nus pour qu'il découvre la sensation de marcher à plat.

Il se déplace bizarrement: - S'il a les jambes arquées, pas d'inquiétude : cela s'atténue très vite en marchant. - Vous avez sans doute remarqué que ses pieds sont plats. Sachez que la voûte plantaire se forme avec la marche pour 95 % des enfants. Laissez passer quelques mois, puis n'hésitez pas à le signaler à votre pédiatre. - Si votre enfant a les jambes en X, c'est peut-être parce qu'il présente un excès de poids et manque un peu de musculature. Cela devrait s'arranger vers 3-4 ans..