Il va l’adorer et le dire pour un oui comme pour un non. En réalité, cette phase d’opposition est à nuancer. S’opposer pour lui n’est par nouveau, il le faisait déjà à l’âge de quelques mois avec plus ou moins d’intensité, en détournant la tête, en poussant des cris ou pas des manifestations physiques. Le langage lui donne la possibilité de dire ce qu’il essayait d’exprimer par son corps. Il suffit de renouveler la demande une ou deux fois pour constater que ce non peut vouloir dire oui. Avant 2 ans, la notion de bien et de mal n’existe pas pour l’enfant et autant dire que l’idée de bêtise est un concept d’adulte. Progresser, c’est essayer de surmonter toutes ces difficultés. Le mot « non » est sans doute celui qu’il entend le plus. A partir de 2 ans, grâce à l’éducation de ses parents, il différencie de mieux en mieux les notions de bien et de mal, il sait lorsqu’il est « gentil » ou « méchant » ; il comprend l’interdit d’autant plus facilement qu’on lui en aura expliqué la cause.
Vous ne le reconnaissez plus: Cela commence de façon subtile : il détourne la tête lorsque vous avancez la cuillère pour signifier qu'il n'a pas envie de manger, ou fait semblant de ne pas voir que vous lui tendez son manteau. Et puis, le cri sort : « Non ! » Désormais, vous n'allez plus cesser de l'entendre. Il va s'opposer à tout ce que vous lui proposez. Sortir faire une promenade, aller prendre son bain, rendre visite à sa mamie. Même si c'est quelque chose qu'il aime, d'ailleurs !
Qu'est-ce qui se passe? Jusque-là, votre enfant ne faisait que ce que vous, ses parents, lui disiez de faire. Mais il commence à trouver qu'en retour vous lui témoignez bien de l'ingratitude: vous ne faites pas ce qu'il veut, lui ! Au contraire même, puisque vous vous évertuez à le contrarier. Il n'a pas le droit de toucher à ce joli vase en cristal si attirant, ne peut pas sortir seul dans le jardin, doit résister à son envie de vider les tiroirs... Entre 1 an et 18 mois, l'enfant découvre aussi le « non » dans votre bouche. Un petit mot magique puisqu'il l'arrête net. Le mot de la prise de pouvoir. Après tout, pourquoi ne pas s'en servir ? Il va donc l'utiliser à son tour pour manipuler les autres. Le « non » est une façon saine et vigoureuse d'affirmer : « C'est moi qui décide pour moi. » Souvent, il est en fait d'accord avec ce que vous proposez. Il dit « non » mais fait « oui ». mais ce « non » est là pour vous signifier que s'il accepte votre proposition, ce n'est pas parce qu'il y est contraint mais parce qu'il le veut bien.
Comment l'aider: - Ses premiers « non » peuvent encore être facilement détournés puisqu'ils n'ont pas forcément valeur de négation. Restez sur vos positions : j'entends bien que tu dis « non » mais on va faire quand même comme je l'entends. Il suffit généralement de distraire son attention pour l'amener là où vous voulez : « Si on va au square, on pourrait peut-être passer par les balançoires, qu'en dis-tu ? » Vous verrez alors votre petit récalcitrant enfiler son manteau, en oubliant qu'il avait décidé de ne pas mettre le nez dehors !
- Limitez les conflits aux choses vraiment importantes. Après tout, s'il a envie de mettre son pull bleu au lieu du gris, qu'est ce que ça change ? A chaque famille de déterminer ce sur quoi il n'y a pas à transiger (l'heure du coucher, le respect de l'autre, les bonnes habitudes alimentaires...) et le moment où votre enfant peut donner son avis, voire choisir.
- Mais si le sujet vous paraît capital, n'ayez pas peur de couper court à la discussion en disant : c'est comme ça, et pas autrement. Cela met un terme à la crise et, finalement, ça le soulage.
- Sachez que plus votre enfant va grandir, plus son « non » prendra vraiment valeur de négation et plus il poussera son refus jusqu'au conflit. « Qui décide de ce qui me concerne ? » semble-t-il dire. Il faut lui faire comprendre que ce n'est pas lui. Lâcher prise semble parfois plus facile que de se battre avec votre petit obstiné mais il a besoin que vous teniez bon et posiez clairement les limites.
Les pièges à éviter
Une fois votre décision prise, tenez bon. Céder trop souvent serait prendre une carte de fidélité à SOS parents battus. Ne vous culpabilisez pas de vous être fermement opposée à lui. Si votre refus devant sa crise est justifié, il n'y a pas de raison de vous en vouloir. Si vous-même n'êtes pas en état de tenir devant sa détermination, soyez plus souple, ne posez pas d'interdit ou d punition que vous ne pourriez tenir